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Samuel Beckett, Prix Nobel. Le plus grand prix international de littérature vient de s'abattre sur l'écrivain le plus secret, le plus seul, le moins soucieux de publicité. Il y a pourtant longtemps que les vrais lecteurs avaient découvert aux éditions de Minuit, l'auteur de "Murphy" et de "Malone meurt", avant même que le succès ne lui vînt au théâtre avec "En attendant Godot".


Il y a quelques jours, je recevais un mot de Beckett, un billet typiquement courtois, me remerciant d'un poème que j'avais écrit après avoir vu sa longue silhouette traverser le Luxembourg. La lettre avait été postée à Tunis le 23 octobre et il était évident que son auteur ne se doutait guère, ni ne se souciait, de l'honneur qui allait être déversé sur lui comme un chargement de briques d'or. Ainsi, par un coup tragi-comique du sort, le seul auteur d'Occident (j'exclus l'Amérique du Sud, parce qu'en dépit de Neruda, j'imagine mal la joie d'un Borges à pareille nouvelle) à n'avoir pas le moindre intérêt pour le Prix Nobel, voit tous ses feux braqués sur lui et perd du même coup la seule chose qui lui soit chère : sa solitude. C'est à croire que le destin, l'ayant ignoré le plus clair de son existence, décide maintenant de forcer Beckett hors de l'abri dans lequel il avait réussi à s'isoler. Car la carrière de Beckett a été l'une des plus secrètes des lettres européennes. Quand il connut soudain la célébrité avec "En attendant Godot", la plupart des ouvrages de cet auteur franco-irlandais, qui frisait la cinquantaine, étaient ou épuisés, ou fort peu lus. Même aujourd'hui, comme le montre la littérature que lui vaut le Prix Nobel, peu de gens savent exactement ce que Beckett a publié, ni en quelle langue.k........

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